Dans les aéroports
Rappel : pour entrer aux Etats-Unis, le seul document personnel dont vous ayez besoin est un passeport en cours de validité. Depuis le 26 octobre 2005, ce document doit être biométrique. Si la durée de votre séjour ne dépasse pas trois mois, qu'il s'agisse d'un voyage de tourisme ou d'affaires, une "exemption de visa" suffit.
Dans les aéroports, contrôles de sécurité renforcés.
A l'entrée de la file pour vous enregistrer et obtenir votre carte d'embarquement, un agent commencera par vérifier votre passeport et votre billet, puis vous demandera, dans la langue locale :
- "Avez vous préparé vos bagages vous-même ? Sont-ils resté avec vous tout le temps ? Quelqu'un que vous ne connaissez pas vous a-t-il confié quelque chose à porter ?"
Ensuite, à plusieurs reprises, on vérifiera que le nom porté sur votre carte d'embarquement correspond bien à celui de votre passeport.
A la suite d'attentats avortés à Londres en août 2006, et depuis le 1er novembre de cette même année, il est interdit de transporter dans son bagage à main des quantités importantes de liquides, gels et des aérosols de grande taille. Cela concerne les bouteilles d'eau minérale ou autres boissons, les flacons de parfum et de shampoing, les cosmétiques, les tubes de rouge à lèvres et de dentifrice, les bombes de mousse à raser mais les aliments pour bébés sont autorisés : les services de sécurité pourront toutefois demander aux parents de les goûter ! Les produits achetés en "duty free" sont supposés surs et peuvent avoir une capacité plus importante (sauf à passer un nouveau contrôle, en cas de dédouanement suivi d'un second vol).
Tous ces produits de toilette ou d'hygiène doivent être transportés dans des récipients de 3 onces liquides (90 cm3) au maximum, et l'ensemble de ces flacons et aérosols doit être rassemblé dans un sac transparent unique et refermable, d'une capacité d'un quart de gallon, soit 0,946 litre. Bien entendu, l'Europe n'a pas adopté les mêmes formats, et elle a raison : les Américains sont censés utiliser le système métrique depuis longtemps ! Les formats européens sont 100 cm3 et 1 litre : un employé de la TSA (Transport Security Administration) désireux de respecter ces formalités est en droit de confisquer les récipients européens et leur contenu. Les objets coupants, pointus ou contondants (couteau, canif, cutter, ciseaux, outils, coupe-ongles munis d'une lime, pic à glace, tire-bouchons, batte de base-ball, club de golf et de hockey, bâtons de ski...) sont prohibés. Pour avoir sur vous une seringue et des médicaments, vous devrez exhiber une ordonnance. Cane, parapluie (mais on vérifiera qu'aucune lame ne s'y dissimule) et pince à épiler sont autorisés en cabine. Tous ces matériels ne posent aucun problème dans les bagages de soute.
Les compagnies aériennes ont profité de l'occasion pour rappeler la dimension maximale de l'unique bagage de cabine autorisé, 56 x 45 x 25 cm, la font et la feront respecter de mieux en mieux. On peut y ajouter un sac à main ou un porte-document. Bonne nouvelle ! Nombre de passagers abusaient largement, occupaient une place indue dans les coffres à bagage et semaient la pagaille pendant l'embarquement.
A la fin 2002, l'administration de la sécurité des transports a décidé de contrôler tous les bagages de soute. Elle recommande de ne plus fermer les valises à clé, pour ne pas avoir à forcer les serrures en cas de doute. Les serrures marquées "Travel Sentry", ornées d'un diamant rouge, semblent les seules agrées par la TSA. Rangez vos petits objets et sous-vêtements dans des sacs en plastique transparent, pour faciliter une fouille éventuelle et éviter le désordre lors de l'éventuelle fermeture de votre bagage par les agents de sécurité.
La liste des opérations ou précautions à respecter pour franchir les contrôles de sécurité en Europe et aux USA, strictement appliquée dans les aéroports américains, est sensiblement la même :
- sortir sa caméra vidéo et la placer dans un bac pour la faire passer dans le tunnel à rayons X
- procéder de même pour un ordinateur portable
- enlever ses chaussures et sa ceinture et les faire passer dans le tunnel
- regrouper tous les objets métalliques (pièces de monnaie, téléphone portable, clés...) dans un même contenant avant de les passer dans le fameux tunnel
- sortir son sac transparent "liquides-gels-aérosols" et le passer dans le tunnel
- enlever sa veste ou son blouson et le soumettre également au contrôle des rayons X
- ne pas soumettre aux rayons X des pellicules vierges ni même impressionnées : des équipement vieillots pourraient les endommager
- être prêt à se défaire de son briquet ou de ses allumettes, interdits dans les avions.
En règle générale, une fois tout ceci accompli, le passage se fait sans difficulté. Cependant, les voyageurs dont le voyage comporte de multiples vols à l'intérieur des Etats-Unis, lorsque l'agence de voyage à scindé l'achat des billets en plusieurs groupes (cela représente souvent une économie substantielle), devront subir une formalité supplémentaire pour tous les billets qui apparaissent comme des allers simples. C'est peut-être prendre les terroristes pour plus avares qu'ils ne sont, mais il y en a bien eu un suffisamment stupide pour dire à son instructeur, lors de cours de pilotage, qu'il n'avait pas besoin de savoir atterrir ! Un simple contrôle statistique peut conduire au même résultat. Lorsque c'est le cas, la carte d'embarquement est affectée de la mention "SSSS".
Sea, sex, sun, safety ?
Les passagers ainsi désignés passent par un circuit spécial, où ils sont soumis à des contrôles plus stricts : des tampons d'ouate, passés à l'intérieur des chaussures, des bagages à main, sur l'ordinateur, cherchent à déceler la présence d'explosif. Une ferme palpation des bras, du torse et des jambes complète l'examen, accompagné de deux ou trois torsions de cravates, si l'on en porte une, pour s'assurer qu'elle ne dissimule pas un bowie knife ! On peut également leur demander d'allumer leur ordinateur portable, pour vérifier qu'il n'est pas truqué.
Dans certains aéroports (Détroit, par exemple), on a mis en service un nouveau type de portique, où il faut s'immobiliser quelques dizaines de secondes pendant qu'il émet une série de jets d'air comprimé, probablement censés soulever des vêtements du patient des poussières suspectes, analysées dans le même temps. A Phoenix, un autre type d'appareil examine l'éventuelle présence d'une arme dissimulée sous les vêtements du voyageur. La mise au point a été longue : il fallait, en même temps qu'il révélait avec suffisamment de précision la forme dangereuse, qu'il dissimule les détails d'un corps dénudé par les rayons.
Le personnel de la TSA est généralement aimable, mais ferme sur l'application des règles. Soyez d'humeur égale et coopératif. Ne faites pas de plaisanteries, même en français, du style, "la nitroglycérine est cachée dans les chaussettes" : vous risqueriez de passer un très mauvais moment, voire de faire un séjour en prison. Toutes ces formalités ne prennent que quelques minutes, mais paraissent quelque peu abusives lorsqu'y sont soumis des vieillards, sortis pour l'occasion d'une chaise roulante, ou des enfants en bas âge !
On entendra, ici ou là, quelque passager excédé marmonner que, plutôt que de faire subir chaque jour, au nom de la lutte contre le terrorisme, ces contrôles multipliés à des millions d'innocents, on ferait mieux de s'occuper des terroristes eux-mêmes, et qu'on entendait moins crier "aux droits de l'Homme" le 11 septembre 2001, lorsque les gens sautaient des tours plutôt que de mourir brûlées vifs. Peut-être ! Mais cela n'empêche pas la prudence.